Voilà voilà ^^
Il pleuvait férocement à l'extérieur. Des gouttes lourdes et, étonnement chaude, s'abattaient une après l'autre sur mon chapeau de cuir. Mon beau chapeau de cuir... Si je ne rentrais pas immédiatement, il serait ruiné. Je m'arrêtai donc devant un bar. La porte était crasseuse, comme le reste de la ruelle d'ailleurs, mais je ne voulais pas prendre le risque de détremper mon chapeau brun. Je tournai alors la poignée, qui grinça sous la pression. Je poussai lentement la porte, pour découvrir un bar sale, minable.
Une toute petite ampoule éclairait la pièce que quelques mètres carrés. Il faisait pratiquement aussi froid à l'intérieur qu'à l'extérieur et la vue d'alcooliques étendus sur le sol, accompagnés de quelques traces de vomi, me suffirent pour comprendre que c'était un bar miteux. Je pris tout de même une chance en me dirigeant vers le comptoir, où un vieil homme à la barbe noir, qui de toute évidence attendait sa bière, m'aborda. Il semblait bien déprimé et à l'imagine du bâtiment ; crasseux.
- Mais que faites-vous ici jeune homme... Vous êtes si propre, vous semblez si riche.
- Je devais rentrer, pour me protéger. Il pleut des cordes à l'extérieur.
La conversation s'arrêta là. Le vieil homme détourna son regard. Il me faisait pitié. Juste à le regarder, je pouvais facilement deviner que quelque chose d'atroce était survenu dans sa vie, qu'il avait été ruiné. Sa peau était sale, pleine de terre, tout comme sa barbe, et ses lèvres étaient écorchées de partout. Il avait un gros oeil au beurre noir et ses vêtements, probablement blanc à l'origine mais maintenant brun-beige, étaient déchirés de toute part. Je ne pouvais pas laisser se pauvre homme dans la détresse, moi, un millionnaire.
- Vous voulez ma photo ? dit-il soudainement.
Il avait remarqué que je le fixais et l'observais depuis tantôt.
- Désolé si je vous perturbe... Vous avez l'air... dépressif. Je peux faire quelque chose pour vous?
Il ne répondit pas immédiatement. Son teint devint livide lorsque je conclut ma phrase et il se rapprocha lentement de moi, comme s'il avait un secret à me révéler. Sa voix devint rauque et inquiétante.
- Il m'a ruiné... Il a tué ma femme, puis ma roué de coup. Il m'a tout volé. Je n'ai plus rien... Il m'a fait ça. C,est de sa faute... Je suis venu me réfugier ici, pour qu'il ne me trouve pas...
À peine ais-je eu le temps de comprendre sa déclaration qu'un homme monstrueux, aux muscles plus gros que ma tête, fit son éruption dans le bar, en défonça la porte et en laissant entrer l'eau de la pluie et le vent puissant de l'extérieur. Je regardai alors du coin de l'oeil mon nouvel ami. Il s'était effondré au sol, prit de panique. Je retournai mon regard vers l'homme géant. Il... c'était surement lui, il.
Je me levai alors de mon siège, et m'approchai de l'homme, en prenant bien soin de pencher mon chapeau de cowboy vers l'avant pour prendre un air intimidant, bien que el géant mesurait au moins trois pieds de plus que moi.
- Il y a un problème, monsieur ?
- Pousses-toi de mon chemin ! Lui, dit-il en pointant du doigt le vieil homme à la barbe noir, a une dette envers moi ! Je lui ai gentiment demandé de me rembourser, mais il ne l'a toujours pas fait ! Il doit payer !
Je regardai alors mon ami qu'il pointait. Il tremblait, le pauvre. Je fis alors un pas vers le géant.
- Vous vous êtes déjà assez vengé. Cet homme ne tient qu'à un fil entre la vie et la mort. Et puis, vous criez tellement fort que tous les alcooliques de ce bar miteux vous regarde, dis-je alors que je remarquai les yeux de plusieurs hommes démunis.
Le géant prit une grande respiration. Lui aussi était barbu, mais sa barbe était rousse. Il était très corpulent, trop imposant à mon goût, mais très bien habillé, avec son veston en cuir noir. Lorsque je vis son visage tourné au rouge, j'approchai ma main de ma ceinture. Le géant remarqua ce geste.
- Tu as un flingue !? s'exclama-t-il, bouillant de colère.
- Je dois toujours en traîner un avec moi, parce qu'un shérif comme moi tombe toujours sur des bandits comme toi.
En un clin d'oeil je sortis mon révolver de son étui, le pointai vers le géant et tirai une balle au niveau de sa hanche, seulement pour handicaper. Je n'allais quand même pas le tuer !! Mais son épaisseur de graisse allait le protéger et amortir la balle. Il tomba alors au sol, et glissa vers l'extérieur. Ce bâtiment était tellement en piètre état qu'il n'était mêm pas droit. Je regardai alors à l'extérieur, pas de complices. Je décidai de refermer la porte et d'aller rejoindre mon nouveau compagnon. Le géant aura eu sa leçon, c'était clair qu'il ne reviendrait pas.